Pourquoi Poppies and Daffodils ?
Je suis originaire d’une région de France où le mot « guerre » résonne avec une signification profonde. La Lorraine a été marquée par les trois grandes guerres qui ont ravagé notre pays. Chaque conflit a laissé derrière lui des destructions, des pertes humaines, et des noms gravés dans la mémoire collective : Verdun, Gravelotte, Metz…
Ma famille, comme tant d’autres, porte les cicatrices de ces tragédies.

Mon arrière-grand-père Eugène, maréchal des logis chef du 107ᵉ régiment d’infanterie lourde, est mort pendant la Première Guerre mondiale. Son village natal Regniéville-en-Haye, si durement bombardé qu’il n’en restait plus rien, n’a jamais été reconstruit. À son départ, il laissait un fils, Paul, âgé de deux ans seulement.

En 1939, ce fut au tour de mon grand-père Paul d’être mobilisé. Il venait de devenir père à son tour. Fait prisonnier, il fut envoyé en Allemagne pour travailler. Ce n’est qu’après sa libération par les soldats américains et après six longues années de mauvais traitements qu’il retrouva sa famille. Son fils, qui ne l’avait jamais vu, l’appela « Monsieur ».
Bien que je n’aie pas vécu ces événements douloureux, je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec la guerre en Ukraine aujourd’hui. Ces bombardements incessants, ces villes détruites, ces civils assassinés, ces soldats enterrés dans les tranchées… Tout ce que vit l’Ukraine, la France l’a connu.
Dans mon parcours, j’ai également eu l’occasion de rencontrer des soldats et des vétérans blessés dans des conflits récents. Leurs témoignages m’ont profondément touché, en particulier leurs difficultés à surmonter les traumatismes physiques et psychologiques liés à la guerre. Ces rencontres ont renforcé ma conviction que la mémoire des anciens combats et le soutien aux survivants d’aujourd’hui sont essentiels pour construire un monde plus juste et solidaire.
Les deux guerres mondiales n’ont manifestement pas suffi à enseigner la paix. Nous ne devons jamais oublier ceux qui ont combattu pour que nous puissions vivre libres. Et nous avons le devoir de soutenir ceux qui se battent encore pour défendre la démocratie.
C’est pour ces raisons que j’ai créé Poppies and Daffodils : pour honorer ceux qui se sont sacrifiés et soutenir ceux qui ont besoin d’aide. Parce que la mémoire et le soutien sont les fondations d’un avenir meilleur.
Dominique Carricart